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Gestion des déchets en milieu hospitalier : quelles bonnes pratiques adopter ?

Article publié le 20-03-2023

Production de déchets spécifiques, manque de connaissance des réglementations, obstacles structurels…  Les hôpitaux et maisons de repos font face à de nombreux défis en matière de gestion des déchets. Pourtant, des solutions existent. Découvrez comment prendre en main la gestion des déchets dans votre structure et y entamer une démarche d’écogestion.

Le milieu hospitalier face à plusieurs défis

« La gestion des déchets est importante partout […] mais dans le milieu hospitalier, la notion de déchet à risque n’autorise pas à travailler dans une démarche circulaire et implique des traitements à part».

Gifty Agboton, consultante et formatrice chez COMASE, en atteste : les hôpitaux et maisons de repos font face à de nombreux défis spécifiques en matière de gestion des déchets.

Pour commencer, les structures se confrontent à des difficultés de tri. Les déchets potentiellement infectieux, les déchets tranchants ou encore les déchets anatomiques, présents en grand nombre dans le secteur de la santé, requièrent des traitements particuliers en raison de leur dangerosité. Ils ne peuvent actuellement pas être recyclés et constituent 20 à 25% de la totalité des déchets hospitaliers.

Les gestionnaires de structures hospitalières présentent aussi, en général, un manque d’information et de connaissances au sujet du tri des déchets. Les obligations légales, les réglementations, les outils et les bonnes pratiques sont en effet souvent mal maitrisés, ce qui entrave une gestion optimale des déchets. Le verre médical est, par exemple, de ce fait peu recyclé alors qu’il pourrait l’être.

S’ajoutent à la liste des obstacles structurels :

  • Le coût important du traitement des déchets hospitaliers : même si des solutions et possibilités existent, la mise en place de la collecte et le traitement des déchets appartenant à la catégorie B2 (déchets infectieux) coûte en effet 4 fois plus cher que pour des déchets résiduels.
  • Le manque de place pour multiplier les flux de tri : la taille de certains déchets qui pourraient être recyclés, comme des matelas, demande de mettre en place de vastes containeurs spécifiques pour les séparer des encombrants.
  • Le manque de temps en général dans les hôpitaux.

Des défis, mais aussi des solutions !

La nouvelle réforme Brudalex

Pour alléger le poids des obligations réglementaires auxquelles se confrontent les hôpitaux, une révision ambitieuse du cadre légal régissant la gestion des déchets en Région de Bruxelles-Capitale a été réalisée, donnant naissance au Brudalex 2.0.  Cette réforme apporte des solutions à certaines difficultés de tri, ainsi que de nouvelles obligations.

  • Elle apportera notamment une meilleure définition des «déchets à risque infectieux», qui permettra de mieux les trier, d’en désinfecter certains pour les transformer en déchets non dangereux et ainsi réduire la quantité de déchets incinérés.
  • De nouvelles obligations en matière de tri de déchets comme le bois, les métaux, la frigolite, seront mises en place d’ici mai 2023.
  • Le tri des biodéchets sera obligatoire à partir du 1er mai 2023 pour tous les professionnels bruxellois, avec la possibilité de mettre en place un système de compostage sur place.
  • L’obligation de reprise des matelas est entrée en vigueur en janvier 2023.

Une marche à suivre étape par étape

Face aux défis susmentionnés,  plusieurs étapes peuvent être suivies pour améliorer la gestion des déchets dans une structure du secteur des soins de santé :

  1. Se renseigner sur la législation et les possibilité existantes, en désignant par exemple une personne responsable de ce volet dans l’établissement, qui se tiendra au courant des évolutions en la matière. Accumuler des connaissances peut aussi se faire via des formations. Vous pouvez trouver des informations à ce sujet sur le site de Bruxelles Environnement.
  2. Une fois les informations nécessaires récoltées, il est primordial d’avoir une discussion en interne pour partager ces connaissances, et faire évoluer la culture de l’établissement. Une bonne gestion des déchets implique un engagement de tous les collaborateurs concernés.
  3. Un diagnostic déchets peut ensuite être réalisé, afin de faire un état des lieux de la situation et de déterminer les potentiels axes d’amélioration. Vous pouvez réaliser ce diagnostic vous-même, ou vous tourner vers le facilitateur dédié à la gestion des déchets de Bruxelles Environnement, qui peut fournir une aide à cette étape. 30 diagnostics par an sont offerts, profitez-en !

Voici, à titre illustratif, les étapes que comprend un diagnostic déchets :

  1. Une fois le diagnostic réalisé, et la preuve des différents flux récoltée ainsi que la traçabilité des déchets établie (ce point constitue d’ailleurs la première étape pour obtenir le Label Entreprise Ecodynamique), la mise en place d’un nouveau plan de gestion et d’indicateurs peut commencer.

La mise en place d’indicateurs doit se faire à deux niveaux :

    • Au niveau des poids et volumes : pour suivre l’évolution dans le temps des quantités de différentes fractions (papier, déchets B2, encombrants, déchets B2,…) et du tonnage total de déchets générés dans l’institution
    • Au niveau des coûts : analyser les coûts internes (coûts de main d’œuvre, de stockage…) et externes (coûts liés aux contenants et à l’enlèvement)
  1. Une fois ces indicateurs fixés vient le moment de la mise en place de bonnes pratiques y étant associées. Voici, à titre d’inspiration, quelques exemples de bonnes pratiques :
    • L’amélioration du tri d’un maximum de déchets dans un maximum de zones de l’établissement, y compris les déchets à risque
    • Le conditionnement de ce qui est acheté individuellement (comment privilégier le vrac ?), et le changement de la politique d’achat
    • L’amélioration du dépôt et de la collecte des déchets
    • L’amélioration du traitement et de valorisation
    • La sensibilisation du personnel
    • L’instauration d’une culture de lutte contre le gaspillage
    • L’installation de fontaines à eau
    • La réduction de l’usage du plastique unique, notamment grâce à des alternatives réutilisables aux gobelets en plastique et à la vaisselle jetable
    • Le choix de produits éco responsables pour le nettoyage
    • La reprise par les fournisseurs des choses qu’on a en trop et des emballages
    • L’amélioration de l’ergonomie du matériel

Un conseil-clé : travailler en partenariat avec les collecteurs de déchets, qui sont capables d’amener beaucoup de solutions. Ils peuvent par exemple fournir un containeur pour pallier au manque de place.

  1. Enfin, la dernière étape est la communication. Communiquer sur les pratiques mises en place en interne est essentiel pour en assurer le bon fonctionnement. Les personnes directement concernées, mais aussi le personnel en général, doivent être informés de manière complète sur votre démarche et la façon dont ils peuvent et doivent y prendre part.

Vos démarches en écogestion peuvent constituer un atout pour votre image à l’externe également: n’hésitez pas à partager vos bonnes pratiques et idées sur votre site internet et vos réseaux.

Une démarche collaborative

Ne négligez pas l’entraide propre au secteur des soins de santé. En collaborant et en s’inspirant les uns des autres, vous pouvez faire face collectivement aux défis qui vous sont propres. Découvrez, par exemple, les bonnes pratiques des Cliniques Saint-Luc dans la vidéo EcodynTalks leur étant dédiée.

La Région est également à vos côtés pour vous accompagner et vous soutenir dans vos démarches. N’hésitez pas à faire appel aux différentes aides et accompagnements disponibles.  Le référentiel du Label Entreprise Ecodynamique peut être, à ce titre, source de d’inspiration pour la mise en place de bonnes pratiques. L’helpdesk est également à votre disposition pour toute question ou demande d’orientation vers des accompagnements spécifiques.